APRÈS L’ACCIDENT, LA ZONE
Stalker de Andreï Tarkovski, 1979, photogramme
De Chris Marker À Andreï Tarkovski, la « zone » est un espace indéterminÉ oÙ guettent tous les possibles, les pires et les meilleurs. Cette quatriÈme sÉance du cycle « Imaginaires du nuclÉaire » interroge celles et ceux ayant parcouru ou mÉditÉ des « zones » nuclÉarisÉes.
Comment appréhender et rendre compte de ce qui excède les catégories préétablies, de ce qui échappe aux mesures et aux valeurs ? Avec Sophie Houdart, anthropologue, et Mélanie Pavy, cinéaste, la nature et la forme de l’enquête se voient radicalement déroutées. Depuis 2011, elles mènent toutes deux des recherches dans la préfecture de Fukushima, prenant des notes, filmant des itinéraires, des lieux, des personnes – y compris loin du Japon lui-même. Jean-Michel Durafour, philosophe et théoricien du cinéma, remonte quant à lui au premier accident nucléaire avec une contamination de masse, Tchernobyl, en essayant de l’extraire de la logique de la fin du monde et en tentant de formuler, au-delà de toute provocation, une esthétique radieuse.
Avec :
Jean-Michel Durafour, poète et philosophe, professeur à Aix-Marseille Université où il enseigne l'esthétique et les théories du cinéma. Parmi ses nombreuses publications, on retiendra Tchernobyliana, esthétique et cosmologie de l’âge radioactif (Vrin) 2021.
Sophie Houdart anthropologue des sciences et des techniques, directrice de recherches au CNRS (Laboratoire d'Ethnologie et de Sociologie Comparative). L'un de ses champs de recherche étant la construction de la modernité au Japon, elle s'est dirigée vers l'étude du nucléaire et des conséquences de Fukushima.
Mélanie Pavy est cinéaste. Avec Idrissa Guiro, elle a réalisé Cendres (2014) et achevé le projet à plusieurs volets REFUGE-OMÉGA en 2019. Soutenu comme une thèse dans le cadre du programme SACRe (ENS), ce travail a été exposé dans plusieurs lieux, dont au BAL en 2018 dans le cadre de l’exposition collective En suspens.
Sophie Houdart et Mélanie Pavy participent activement aux recherches du collectif Call It Anything, qui depuis 2012 regroupe des chercheurs en sciences sociales et des artistes enquêtant sur les terrains de Fukushima et au-delà.
Maria Stavrinaki est Maître de conférences à l’université Panthéon-Sorbonne – Paris 1 où elle enseigne l’histoire de l’art contemporain. Elle travaille sur les croisements entre l’art de la modernité, les sciences humaines et la pensée politique et s’intéresse tout particulièrement aux questions du temps et de l’écriture de l’histoire.
Infos pratiques
Réservation obligatoire ici
Tarif : 7 euros avec billet d’entrée pour l’exposition en cours, valable durant toute la durée de celle-ci.
Renseignements : contact@le-bal.fr