DIRK BRAECKMAN
LE BAL est heureux de présenter la première exposition d'envergure en France consacrée au travail de Dirk Braeckman, figure majeure de la scène contemporaine flamande.
« À première vue, Dirk Braeckman (né en 1958 à Eeklo en Belgique) photographie le plus simplement du monde, ce qui l'entoure, au 35mm, souvent frontalement et à hauteur d'yeux. Ses images ne sont pourtant jamais une représentation directe de la réalité. Dirk Braeckman prélève, élimine, distord, sculpte tout ce qu'il voit.
Et soudain, rien n'est plus ce qu'il paraît, l'objet le plus anodin se met à vibrer, à envahir l'espace, à devenir palpable. Le satin d'un drap irradie, le formica de la table basse exulte.
La sensualité de ce monde inerte renvoie à la tactilité du tirage photographique lui-même, magnifiée par un papier mat et un raffinement extrême des nuances de gris. Toutes les nuances de gris. Gris perle, gris charbon, gris argent, gr i s lézard, gris platinium, gris phœnix, gris ardoise, gris Lisbonne, gris horloge, gris lune... la palette infinie du monochrome.
Formé à l’Académie royale des beaux-arts de Gand à la peinture autant qu’à la photographie, Dirk Braeckman donne vie à ses images dans la chambre noire. Là, parfois des années après la prise de vue, il retravaille la matière même du négatif puis du tirage, éclaircissant ou obscurcissant certaines parties de l’image, rephotographiant souvent ses propres tirages ou ses « images d’images » prises dans les magazines ou sur internet.
« COMMENT PHOTOGRAPHIER QUELQUE CHOSE M’IMPORTE PLUS QUE LA CHOSE ELLE-MÊME. » (D.B.)
Les négatifs et les tirages ainsi accumulés deviennent la matière première de son œuvre. Une mine dans laquelle il peut tailler à l’infini. Tirage après tirage, cet épuisement de l’image par l’image finit par faire basculer le travail de Dirk Braeckman du côté du geste performé plus que de l’enregistrement du réel.
Dirk Braeckman cite parfois le livre de Luc Sante Evidence (1992), cette collection d'images prises par la police de New-York au début du siècle dernière. Les photographies de Dirk Braeckman s'apparentent à ces scènes de crimes, trop vides, sans mobile apparent, où tout devient indice.
L'opposition classique en histoire de l'art, entre « abstrait » et « figuratif » semble ici dépassée.
Le sujet n'est plus que préexte à une réflexion sur la représentation EN photographie. Ou comment, par l'image, traduire le mystère de sa propre présence au monde. Dirk Braeckman se voit voir. Comme une conscience qui se retourne sur elle-même. »
-Diane Dufour
À l’occasion de l’exposition, LE BAL et les Éditions Xavier Barral co-éditent le livre Dirk Braeckman - Sisyphe. Pour la première fois publiée dans son intégralité, la série se déploie en 32 images. Comme autant de fragments d’une scène soudainement devenue opaque où n’affleure plus en surface qu’un enchevêtrement énigmatique de cuisses, dos, nuques, seins, cheveux. Des gestes anonymes, sans histoire. Une volupté des corps mêlés, sans regard.
La presse en parle
Commissaire : Diane Dufour
Cette exposition est présentée dans le cadre du Mois de la Photo 2014.
L'exposition bénéficie du soutien de la Maison Henriot.
Avec le soutien de la galerie Zeno X (Anvers).
L'équipe du BAL remercie les prêteurs des oeuvres : KMSK (Bruxelles), Le Réverbère (Lyon), Thomas Fisher, Peter Verhelst.
Partenaires média : Artpress, Connaissance des arts, Lensculture, L'Oeil de la photographie, Parisart, Polka, Slash, TimeOut Paris, France Culture, Télérama.