IMAGINAIRES NUCLÉAIRES
© Stéfane Perraud, Meknès Archive gamma
Ce cycle de rencontres et de projections propose de réfléchir aux formes produites par la puissance atomique et aux questions que celle-ci soulève, au croisement de l’art et de la politique, de la science et de l’anthropologie.
Que fait le nucléaire à nos imaginaires ? Puissance invisible à l’œil nu, la force atomique décompose le réel et interroge les limites du pensable et du représentable.
L’âge atomique débute par un test grandeur nature dans le désert du Nouveau Mexique le 16 Juillet 1945 à 5h29 minutes et 45 secondes. Premier âge culturel de l’humanité à pouvoir être situé avec la précision d’une montre, il est aussi le premier à être proprement interminable, sa fin reste obscure et indéterminée.
La longue durée inhérente à la radioactivité de la matière défie l’échelle de l’histoire humaine comme seules la géologie et la paléontologie jusqu’alors. L’histoire politique récente est venue se greffer à cette longue durée : deux explosions dans le ciel japonais, des centaines des tests dans le désert américain, une géopolitique nucléaire – mines, expertises, ventes de toute la chaîne nucléaire – menée depuis la « décolonisation ».
La nucléarité, comme l’écrit l’historienne des sciences Gabrielle Hecht, constitue l’un des plus importants facteurs de la situation écologique critique que nous traversons.
Chaque soirée est l’occasion d’une rencontre et discussion entre différents intervenants, spécialistes de l’image, esthéticiens, historiens et anthropologues :
30 septembre 2021 - Imaginaires nucléaires : la stupeur
4 novembre 2021 - L’effroi et l’image : représentations du désastre nucléaire.
20 janvier 2022 - Faire mémoire du nucléaire : temps, archives et destruction
17 mars 2022 - Après l'accident, la zone
14 avril 2022 - Les souterrains du nucléaire
Cycle organisé par :
Maria Stavrinaki est Maître de conférences à l'université Panthéon-Sorbonne – Paris 1 où elle enseigne l'histoire de l'art contemporain. Elle travaille sur les croisements entre l'art de la modernité, les sciences humaines et la pensée politique et s'intéresse tout particulièrement aux questions du temps et de l'écriture de l'histoire. Son ouvrage le plus récent est Saisis par la préhistoire. Enquête sur l'art et le temps des modernes (les presses du réel, 2019). Elle a codirigé l'exposition Préhistoire. Une énigme moderne (Centre Pompidou, 2019) et prépare une exposition sur « l'âge atomique » au Musée d'art moderne de Paris pour l'automne 2023.
et
Olivier Schefer est professeur d’esthétique et de philosophie de l’art à l’université Panthéon-Sorbonne – Paris 1. Critique et romancier, spécialiste de l’œuvre de Novalis, dont il a traduit et édité plusieurs manuscrits posthumes, il est l’auteur d’une trilogie sur les figures de la nuit au cinéma et en littérature. Il interroge les formes de l’entropie, l’esthétique des ruines et du chaos dans l’art contemporain avec Esthétique des ruines. Poïétique de la destruction (avec Miguel Egana, P.U.R, 2015) et son dernier livre à paraitre Sur Robert Smithson.Variations dialectique (La lettre Volée, 2021). Il poursuit ces questionnements à travers des récits sur le voyage et l’écriture de la mémoire, Une Tache d’encre (Arléa, 2017), Un Seul souvenir (Arléa, 2016).
Infos pratiques
Réservation obligatoire ici
Tarif : 7 euros avec billet d’entrée pour l’exposition en cours, valable durant toute la durée de celle-ci.
Renseignements : contact@le-bal.fr