WANG BING - L’ŒIL QUI MARCHE

DU 26 MAI AU 14 NOVEMBRE 2021
  • À la folie, 2013, vidéogramme

    Wang Bing

  • L’Homme sans nom, 2009, vidéogramme

    Wang Bing / Galerie Chantal Crousel

  • Vue de l'exposition Wang Bing, L'œil qui marche, LE BAL, 2021

    Marc Domage

  • 15 Hours, 2017, vidéogramme 

    Wang Bing / Galerie Chantal Crousel

  • Vue de l'exposition Wang Bing, L'œil qui marche, LE BAL, 2021

    Marc Domage

  • À l’ouest des rails, 2003, vidéogramme

    Wang Bing

  • Père et fils, 2014, vidéogramme

    Wang Bing / Galerie Paris-Beijing

  • Vue de l'exposition Wang Bing, L'œil qui marche, LE BAL, 2021

    Marc Domage

LE BAL expose Wang Bing, l'un des plus grands cinéastes contemporains, avec une installation immersive conçue avec l'artiste, sur une proposition des commissaires, Dominique Païni et Diane Dufour.

Un jour de 1999, dans le Nord-Est de la Chine, un homme de 32 ans ayant étudié la photographie dans une école d’art, se saisit d’une petite caméra vidéo amateur et filme seul, durant presque 2 ans, la disparition du plus grand complexe sidérurgique chinois. En résulte À l’Ouest des Rails (2003), un film magistral de 9 heures, vécu par beaucoup d’entre nous comme l’avènement d’un cinéaste et d’une manière unique de faire corps avec le cinéma. Ainsi commence l’événement Wang Bing.

Depuis, Wang Bing ne nous a pas quittés. En vingt films réalisés en autant d’années, avec une humilité et un acharnement hors du commun, une oeuvre-monument est née. Cohabitent en son sein, comme les deux faces d’une même pièce, les films anthropologiques où le cinéaste s’attache à suivre les pas des exclus du miracle économique chinois et les films historiques où est recueillie la parole des derniers survivants des campagnes anti droitières de Mao Tsé Toung. Dicté par la nécessité de tailler dans une oeuvre gigantesque pour en révéler la singularité, notre parti pris a été de n’explorer que les premiers. C’est par des fragments découpés dans la matière vivante de 6 films, les plus emblématiques à nos yeux de cet « être au monde » qui lui est propre, que nous avons choisi de pénétrer dans l’oeuvre de Wang Bing. Là s’invente une forme, là s’imprime la présence obstinée de Wang Bing sur les pas de l’Autre, là éclate la virtuosité du cadre dans un monde en perpétuel mouvement, là irradie l’humanité de cet œil qui marche.

Pour Wang Bing, filmer relève de l’urgence, de la nécessité d’interroger son temps, son pays, séance tenante, d’établir un hors-champ de la couverture médiatique officielle, entre propagande et censure. Le cinéma de Wang Bing est traversé par cette question: Comment montrer la vie des anonymes, ceux que « l’économie socialiste de marché » ignore, méprise ou exploite ?
La portée politique du cinéma de Wang Bing, jamais ouvertement revendiquée, s’exprime par une éthique de la patience, de la concentration, de la persistance. Etre là, ni trop loin, ni trop prés, attendre, ne pas partir, ne pas intervenir, ne pas savoir à priori, laisser la vérité des personnages advenir d’elle-même : ce dispositif minimal traduit bien la volonté de se soumettre à ce qui arrive. S’il s’en remet à l’autre, Wang Bing pour autant ne disparait pas. Tout est vu et entendu depuis sa camera, unique point de captation. Son souffle haletant perceptible, le bruit de ses pas ou l’apostrophe d’un ouvrier (« tu filmes ? ») attestent de l’omniprésence invisible, tel un filtre sensible, de son corps filmant.

- Dominique Païni et Diane Dufour, commissaires de l’exposition

Les films présentés dans l'exposition ont été projetés dans leur intégralité à l’occasion d'une rétrospective Wang Bing à La Cinémathèque française du 9 au 24 juin 2021.

Wang Bing - L'œil qui marche | LE BAL from LE BAL on Vimeo.

 

La presse en parle

« Pendant un an et demi le cinéaste va, équipé d’une caméra amateur avec prise de son intégrée, coller aux basques des derniers ouvriers, dans les ateliers et jusque dans les douches. Et si l’envie leur prend de vouloir se raconter, Wang Bing tend le micro, mais sans jamais intervenir, questionner ou commenter. L’esthétique de ce premier film va marquer durablement le cinéma documentaire. »

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« Pour qu’ils nous apparaissent, Wang Bing devait à la fois ne rien inventer et tout réinventer. Son art de la non-intervention, son refus de la «création», sa fuite loin de toute originalité, comme, à l’inverse, de toute standardisation ou formatage (de toute idéologie), n’arrêtent pas de découvrir des formes nouvelles de narration, de montage, qui ne laissent pas le cinéma intact. »

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« On s'émerveille ainsi du paradoxe selon lequel une exposition de fragments témoigne aussi bien d'un cinéma bâti sur la durée, sur le stoïcisme et l'exténuation tant du filmeur que de ses personnages [...]. »

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« La scénographie, les dispositifs présents dans l'exposition - différents pour chaque film-, sont d'une grande intelligence. Il s'agit d'aller au fond de l'organisation organique de chaque film. »

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« J’ai une métaphore mais je ne sais pas si c’est la bonne. J’ai l’impression que la Chine est un peu comme une personne qui marche sur une route, vers une destination. Sauf que cette destination, c’est une destruction pure et simple. Et la plupart des gens ne s’en rendent même pas compte. Tout le monde est confiant, probablement parce que l’espace physique et mental de chaque individu est limité par ses relations. Les gens ont confiance parce qu’ils ne peuvent pas voir ce qui les attend. Voilà ce que je ressens. »

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Infos pratiques

La réservation en ligne n'est pas obligatoire mais conseillée pour diminuer votre attente.
Accédez à la billetterie en ligne de l'exposition ici.

Des visites de l'exposition sont proposées gratuitement sur présentation du billet d'entrée.

Avec le code WBLEBAL, bénéficiez d'un tarif réduit de 4 euros, au lieu de 7 euros, sur tous les films présentés à La Cinémathèque Française dans le cadre de la rétrospective Wang Bing.
Accédez au programme complet ici

Commissaires : Dominique Païni et Diane Dufour avec Julie Héraut

L'exposition a reçu le soutien de Wils Production.

Le livre, co-édité à l’occasion de l’exposition par Delpire & co, Roma Publications et LE BAL, reçoit le soutien du CNAP et de la galerie Chantal Crousel.

La programmation du BAL reçoit le soutien de la Ville de Paris et de la Région Île-de-France

Partenaires médias :Art Press France CultureLibération, MouvementL’Œil de la PhotographiePolka Magazine, Slash/Télérama

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Autour de l'expo

Wang Bing, l'œil qui marche

Visite Publique

Mercredi 10 novembre

WANG BING

L'œil qui marche

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