WANG BING - L’ŒIL QUI MARCHE
LE BAL expose Wang Bing, l'un des plus grands cinéastes contemporains, avec une installation immersive conçue avec l'artiste, sur une proposition des commissaires, Dominique Païni et Diane Dufour.
Un jour de 1999, dans le Nord-Est de la Chine, un homme de 32 ans ayant étudié la photographie dans une école d’art, se saisit d’une petite caméra vidéo amateur et filme seul, durant presque 2 ans, la disparition du plus grand complexe sidérurgique chinois. En résulte À l’Ouest des Rails (2003), un film magistral de 9 heures, vécu par beaucoup d’entre nous comme l’avènement d’un cinéaste et d’une manière unique de faire corps avec le cinéma. Ainsi commence l’événement Wang Bing.
Depuis, Wang Bing ne nous a pas quittés. En vingt films réalisés en autant d’années, avec une humilité et un acharnement hors du commun, une oeuvre-monument est née. Cohabitent en son sein, comme les deux faces d’une même pièce, les films anthropologiques où le cinéaste s’attache à suivre les pas des exclus du miracle économique chinois et les films historiques où est recueillie la parole des derniers survivants des campagnes anti droitières de Mao Tsé Toung. Dicté par la nécessité de tailler dans une oeuvre gigantesque pour en révéler la singularité, notre parti pris a été de n’explorer que les premiers. C’est par des fragments découpés dans la matière vivante de 6 films, les plus emblématiques à nos yeux de cet « être au monde » qui lui est propre, que nous avons choisi de pénétrer dans l’oeuvre de Wang Bing. Là s’invente une forme, là s’imprime la présence obstinée de Wang Bing sur les pas de l’Autre, là éclate la virtuosité du cadre dans un monde en perpétuel mouvement, là irradie l’humanité de cet œil qui marche.
Pour Wang Bing, filmer relève de l’urgence, de la nécessité d’interroger son temps, son pays, séance tenante, d’établir un hors-champ de la couverture médiatique officielle, entre propagande et censure. Le cinéma de Wang Bing est traversé par cette question: Comment montrer la vie des anonymes, ceux que « l’économie socialiste de marché » ignore, méprise ou exploite ?
La portée politique du cinéma de Wang Bing, jamais ouvertement revendiquée, s’exprime par une éthique de la patience, de la concentration, de la persistance. Etre là, ni trop loin, ni trop prés, attendre, ne pas partir, ne pas intervenir, ne pas savoir à priori, laisser la vérité des personnages advenir d’elle-même : ce dispositif minimal traduit bien la volonté de se soumettre à ce qui arrive. S’il s’en remet à l’autre, Wang Bing pour autant ne disparait pas. Tout est vu et entendu depuis sa camera, unique point de captation. Son souffle haletant perceptible, le bruit de ses pas ou l’apostrophe d’un ouvrier (« tu filmes ? ») attestent de l’omniprésence invisible, tel un filtre sensible, de son corps filmant.
- Dominique Païni et Diane Dufour, commissaires de l’exposition
Les films présentés dans l'exposition ont été projetés dans leur intégralité à l’occasion d'une rétrospective Wang Bing à La Cinémathèque française du 9 au 24 juin 2021.
Wang Bing - L'œil qui marche | LE BAL from LE BAL on Vimeo.
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Infos pratiques
La réservation en ligne n'est pas obligatoire mais conseillée pour diminuer votre attente.
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Des visites de l'exposition sont proposées gratuitement sur présentation du billet d'entrée.
Avec le code WBLEBAL, bénéficiez d'un tarif réduit de 4 euros, au lieu de 7 euros, sur tous les films présentés à La Cinémathèque Française dans le cadre de la rétrospective Wang Bing.
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Commissaires : Dominique Païni et Diane Dufour avec Julie Héraut
L'exposition a reçu le soutien de Wils Production.
Le livre, co-édité à l’occasion de l’exposition par Delpire & co, Roma Publications et LE BAL, reçoit le soutien du CNAP et de la galerie Chantal Crousel.
La programmation du BAL reçoit le soutien de la Ville de Paris et de la Région Île-de-France
Partenaires médias :Art Press, France Culture, Libération, Mouvement, L’Œil de la Photographie, Polka Magazine, Slash/, Télérama,