SEPTEMBRE À BRIANÇON
Philippe Bazin. Cabane municipale au col de l’Échelle servant notamment de refuge pour les exilés de passage, Névache, septembre 2021.
QUELS SONT LES PROCESSUS DE CRÉATION, D’ÉCRITURE, DE RECHERCHE MIS EN ŒUVRE PAR LES ARTISTES ? EST-IL POSSIBLE D’EN CONCEVOIR UNE GÉNÉALOGIE EN CARTOGRAPHIANT LES NOTIONS OPÉRATOIRES, LES PROCESSUS, LES MÉTHODOLOGIES EXPLORÉS ?
PENSÉ AVEC PASCALE CASSAGNAU, LE CYCLE DE RENCONTRES « LA RECHERCHE ET SES RÉCITS » SE PROPOSE D’ÉTUDIER LA CRÉATION DES ŒUVRES ET LEUR DEVENIR SOUS L’ANGLE DE LA RECHERCHE ARTISTIQUE.
CETTE SOIRÉE EST CONSACRÉE AU TRAVAIL DE PHILIPPE BAZIN.
« En septembre 2021, la philosophe Christiane Vollaire et moi-même avons habité à Briançon pendant un mois dans le but de rendre compte du travail des solidaires qui, dans cette ville frontière avec l’Italie, a vu apparaître l’expérience des Terrasses Solidaires.
À partir de 2015, des exilés ont commencé à traverser la frontière entre la France et l’Italie. Depuis plusieurs siècles, cette ville, qui garde la frontière militairement, a aussi une tradition de haute montagne. Dès leur arrivée, des centaines d’habitants de Briançon et alentours se sont organisés pour accueillir décemment les exilés qui traversent les cols de L’Échelle et de Montgenèvre, souvent à leurs risques et périls. Bien que les frontières entre les divers pays de l’espace de Shenghen soient ouvertes, leur passage est considéré comme illégal. Les solidaires ont créé en ville un lieu d’accueil, le Refuge Solidaire devenu en août 2021 les Terrasses Solidaires. »
Ce travail photographique en cours de Philippe Bazin est restitué en un montage de 95 éléments, associant photographies de paysage, portraits de personnes interviewées, extraits de textes tirés des écrits de Christiane Vollaire, légendes rassemblées dans un livret d’exposition et des cartons de chapitrage.
Au cours de cette soirée, le public sera invité à choisir parmi les tirages de travail ceux dont il souhaite être éclairé ; chacune des photographies renvoyant à des informations contextuelles, référentielles, à des récits de vie et d’engagement.
Photographe, Philippe BAZIN travaille essentiellement sur les relations entre esthétique et politique face aux processus de globalisation, cherchant à reconstruire du commun lors de rencontres où les personnes dites subalternes sont considérées pour leurs compétences réflexives. Depuis 2016, il a recentré son travail en France, au camp de Calais (2016), autour de Pierre Rivière (2017), à Stains (2019), à Briançon (2021) et au Blanc-Mesnil (2021-2023).
Il a récemment publié Un archipel des solidarités. Grèce 2017-2020 (Loco, 2020) avec Christiane Vollaire, et est l’auteur de différents textes dont Jeff Wall. Refonder la modernité (Loco, 2023), « L’artiste en immersion politique » dans Bruno Serralongue et Philippe Bazin, Encuentro Chiapas 1996 (Spector Books, 2020), Pour une photographie documentaire critique (Créaphis, 2017).
Exposition en cours : Des migrations aux quartiers populaires, Centre Tignous d’Art Contemporain, Montreuil, jusqu’au 13 avril 2024.
Modération :
Pascale CASSAGNAU, critique d’art, responsable des fonds audiovisuels et nouveaux médias au Centre national des arts plastiques. Ses recherches portent sur les nouvelles pratiques cinématographiques dans leur dialogue croisé avec la création contemporaine, et sur le son.
Infos pratiques
Billet couplé (donnant accès au BAL Lab et à l'exposition À partir d’elle. Des artistes et leur mère* aux horaires d'ouverture habituels)
Tarif plein : 8 euros
Tarif réduit (sous conditions) : 6 euros
Gratuité (sous conditions)
* Un laissez-passer pour l'exposition À partir d’elle. Des artistes et leur mère vous sera remis le soir de la rencontre.
Cycle de rencontres organisé en partenariat avec le Centre national des arts plastiques.