Les 4 coups de cœur du jury

Les coups de coeur bénéficieront en 2024 de deux journées de masterclass où ils auront la possibilité de rencontrer des professionnels et personnalités du monde des arts visuels (éditeurs, graphistes, responsables d’institution, critiques, artistes, collectionneurs, etc.) dans le but de mieux cerner les enjeux de leurs travaux, d’enrichir et de faire évoluer leur projet de création.

MASSAO MASCARO, SABBIA E BRONZO
Le projet Sabbia e Bronzo s’inscrit dans la continuité des séries menées en Méditerranée depuis 2010 : Ramo (2010-2015), Jardin (2015- 2016) et Sub Sole (2016-2021). Ce travail photographique, ancré dans et sur le territoire calabrais met en scène un mouvement de friction entre la mémoire d’un passé Antique et un présent non moins tragique. D’une région dont la géographie aspirerait à être un pont physique et culturel, entre le sud et le nord, mais qui agit comme un mur, il s’agira de donner forme autant à un travail de fiction qu’à une allégorie critique.
Né en 1990, vit et travaille à Bruxelles
www.massaomascaro.com

NINA MEDIONI, LE HAMEAU
Le Hameau est une série photographique prenant place au Hameau de la Baume, camp de vacances, situé en lisière de fôret, à La Roque d’Anthéron, petite ville des Bouches-du-Rhône. Avant de devenir un camp de vacances au milieu des années 70, il fut ce que l’on a appelé un hameau de forestage. Derrière cette formulation un peu édulcorée, se trouve une partie de l’histoire trouble des populations Harkis et de leur « accueil » en France. À partir d’une série de portraits des vacanciers et des usagers du Hameau mais aussi de prises de vues des intérieurs, Nina Medioni donne à voir la fragile métamorphose qui fait qu’un baraquement devient discrètement un bungalow et interroge ainsi sur un temps long une histoire liée au passé colonial de la France.
Née en 1991, vit et travaille à Marseille
www.nina-medioni.com

SIXTINE DE THÉ, QUELQUE CHOSE QUI NOIRE
Quelque chose qui noire est un projet d’installation photographique sur la dissolution et la survivance dans le Liban d’aujourd’hui. Il cherche un écho plastique à la situation de naufrage politique et économique dans lequel se trouve plongé le pays en choisissant de l’observer dans ce qui, littéralement, est en train de l’enfouir : l’obscurité née des coupures d’électricité. Ce projet a pour ambition de construire un récit comme un rébus, une mosaïque retrouvée, non pas en rendant compte d’une situation donnée de manière journalistique, mais à partir de l’intimité traquée de la vie matérielle. Il n’y a pas d’événement, si ce n’est le désarroi répété d’un effondrement vécu comme un destin.
Née en 1991, vit et travaille à Paris
www.sixtinedethe.com

LALIE THÉBAULT MAVIEL, UNE TERRE À SOI
« Depuis des années, ma mère cultive des potagers, mais toujours dans une instabilité de terres. La difficulté de trouver un jardin proche de son habitation et d’accéder à la propriété l’a amené à une mobilité annuelle. Venant récemment de trouver une terre pérenne, une ancienne vigne en terrasse avec une source d’eau, nous y projetons un verger. Accéder durablement à un espace, s’investir ensemble dans un temps long qu’est la production d’arbres fruitiers, c’est construire un chez-soi subvenant aux besoins alimentaires. C’est prendre place et tâtonner, ajuster, faire usage en collaboration et cohabitation avec l’environnement. Mêlant sans hiérarchie des sources, des formats et des époques différentes, ce projet souhaite perpétuer des savoirs, témoigner d’une expérience plus personnelle, tout en transmettant des gestes et usages essentiels issus de la mémoire collective. »
Née en 1995, vit et travaille à Paris
www.laliethebaultmaviel.com