Cinema will go underground
© In the Street de Helen Levitt, États-Unis, 1948, 16mm, n&b, son, 16'
Une proposition de Light Cone* et du BAL
Dans les années 50, Dave Heath découvre New York et choisit Washington Square comme point focal. Son expérience de la ville et de la sensation d’isolement dans l’espace public seront déterminantes dans l’évolution de son travail photographique. Fréquentant Greenwich village, il s’imprègne du contexte politique et culturel de l’époque qui dessine déjà les prémisses d’un cinéma de la marge, figuratif sans être narratif. Cette remise en question des conventions cinématographiques est abordée dans ce cycle au travers de deux thèmes chers à Dave Heath : la ville et la solitude.
*Créée en 1982, Light Cone est une coopérative de cinéastes dont le but est la distribution, la connaissance et la sauvegarde du cinéma expérimental. Son action concerne aussi bien les formes qu’a connues ce cinéma à travers l’histoire que les recherches les plus contemporaines. Light Cone distribue aujourd’hui près de 5 000 films et vidéos de plus de 700 artistes, en France et à l’étranger.
New York années 50 - Mardi 13 novembre – 20h
Du street cinema à la libération des formes du début des années 60, cette séance aborde différentes tentatives de dessiner, dans les années 50, une nouvelle géographie urbaine de New York, de Harlem à Time Square en passant par la 3e avenue et Brooklyn. Du document à l’expérimental, chaque film cherche à saisir un flot éphémère de sensations, d’impressions fugitives : jeux de rue des enfants dans le quartier hispanique d’Harlem (Helen Levitt), rituels des immigrants lituaniens à Williamsburg (Jonas Mekas), métro aérien de la Troisième avenue, bientôt détruit (Stan Brakhage), voyageurs entassés, filmés avec les couleurs flamboyantes du Kodachrome et accompagnés par la musique de Duke Ellington (Pennebaker), recherches visuelles imprégnées d’une empreinte cubiste et dadaïste (Thompson), pulsions scopiques générées par les enseignes lumineuses anamorphosées (Hugo). Le cinéma se fait alors rythme pur, et génère des nouvelles visions de la ville.
In the Street de Helen Levitt, États-Unis, 1948, 16mm, n&b, son, 16'
Williamsburg de Jonas Mekas, États-Unis, 2003, 16mm, coul., son, 15'
Daybreak Express de Donn Alanz Pennebaker, États-Unis, 1953, 16mm, coul., son, 5'
The Wonder Ring de Stan Brakhage, États-Unis, 1955, 16mm, coul., sil., 4' 00
N.Y., N.Y. de Francis Thompson, États-Unis, 1948-1958, vidéo, coul., son, 15' 36
Jazz of Lights de Ian Hugo, États-Unis, 1954, 16mn, coul., son, 16'
Solitudes - Mardi 4 décembre – 20h
Trente Glorieuses, société de consommation, guerre du Vietnam, lutte pour les droits civiques … le cinéma se fait caisse de résonance d’une époque, et dans la veine de la nouvelle vague, ausculte une société qui doute d’elle-même. À 10 ans d’écart, Stan Brakhage et Robert Frank filment l’ennui et la frustration le temps d’une fête, d’une journée, tandis que Jack Smith, dans l'un de ses tous premiers films, figure les contraintes de l’espace urbain par une danse dans un terrain vague, entravée par des tiges métalliques. La mise en scène contraignante des corps et de leur difficulté d’interaction se trouve portée à un degré supplémentaire dans le face-à-face proposé par Stephen Dwoskin. La solitude générée par l’anonymat est mise en jeu quant à elle de manière saisissante et amusée par Standish Lawder, film considéré par Jonas Mekas comme « l’un des commentaires les plus puissants et les plus sombres que le cinéma ait jamais produit sur la société contemporaine ».
Ok End Here de Robert Frank, États-Unis, 1963, vidéo, n&b, son, 32'
Desistfilm de Stan Brakhage, États-Unis, 1954, 16mm, n&b, son, 6' 48
Scotch Tape de Jack Smith, États-Unis, 1959-1962, 16mm, coul., son, 3'
Naissant de Stephen Dwoskin, États-Unis, 1964, 16mm, son, n&b, 14'
Necrology de Standish Lawder, États-Unis, 1970, 16mm, son, n&b, 11'25
Infos pratiques
Cinéma des Cinéastes
7, avenue de Clichy – 75017 Paris
Séance : 9,50 euros tarif plein / 7,50 euros tarif réduit
Séance + exposition au BAL Dave Heath - Dialogues with Solitudes : 11,50 euros billet groupé à acheter préalablement au BAL