Soirée autour de Mark Lewis
Above and Below the Minhocao, 2014
Mark Lewis
LE BAL invite plusieurs personnalités, artistes, historiens, critiques, philosophes à interroger l’oeuvre de Mark Lewis et à explorer les notions temporelles et de perception qu’elle met en jeu. Notamment, la question de l’attention portée aux détails révélateurs d’un certain état de nos sociétés contemporaines.
Introduction par Chantal Pontbriand, L’Attention et le micropolitique
« Comment voir le monde d’aujourd’hui ? Ce monde appelle à inventer de nouvelles attitudes, des manières de voir et de travailler qui engendrent des modes politiques inédits. Ceux-ci se développent de façon subtile en investiguant de nouveaux champs de connaissance et d’action qui relèvent du micro-politique. Celle-ci s’oppose aux métarécits qui dominent l’histoire et la société. Le travail de Mark Lewis œuvre dans cette direction. »
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Barbara Le Maître – Composer avec le noir
« Héritier putatif de Lumière et de ses Vues, réarticulant à sa façon souci du dispositif cinématographique et souci de la tradition picturale, Mark Lewis semble également, depuis peu, porter une attention toute particulière aux puissances de l’ombre ou de l’obscurité. Un tel « parti pris du noir » apparaît à différents niveaux, depuis le miroir noir de Black Mirror at the National Gallery (2011), jusqu’aux explorations nocturnes de The Night Gallery (2014) ou Nude (2014), en passant par l’espèce de chambre noire que constitue ou reconstitue Melvin’s Shed (2013). On abordera chacune de ces manières de composer avec le noir pour comprendre comment l’image trouve à s’y redéfinir.»
Barbara Le Maître est maître de conférences habilitée à diriger des recherches en études cinématographiques à l’université Sorbonne Nouvelle (Paris III).
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Jean-Pierre Rehm – Déroute
« En prenant le parti du cinéma et du cadre étriqué de ses règles draconiennes (support, budget, équipe, etc., le tout au bénéfice d’une « qualité standard » lissée, devenue l’indice d’un produit final indistinctement publicitaire, télévisuel ou cinématographique), la dignité des films de M. Lewis tient moins à un anoblissement in fine de ses réalisations qu’à la mise en place d’un suspens : la trêve d’un affranchissement infime et provisoire qu’il s’agira d’analyser au travers de quelques films récents de l’artiste. »
Critique d’art et de cinéma, Jean-Pierre Rehm est commissaire d’exposition et délégué général du Festival International de cinéma de Marseille (FIDMarseille).
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Louidgi Beltrame – Les espaces potentiels
« En partant du texte « Is Modernity our Antiquity ? » de Mark Lewis, écrit en 2006 pour le journal de la Documenta 12, et des lieux de tournage d’une grande partie de ses premiers films (Londres et Toronto). Sera proposée une lecture du travail de Mark Lewis en relation avec l’architecture, le modernisme et le cinéma. Ceci à travers les outils matériels et conceptuels que j’utilise pour concevoir mon propre travail. »
Artiste, Louidgi Beltrame est lauréat du Prix SAM Art Projects 2015. Ses films ont été récemment présentés au Centre Pompidou, au Louvre et dans des festivals tels que le FIDMarseille et Doclisboa.
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Christa Blümlinger – Cadrer, cacher
« Dès les débuts du cinéma, la mobilisation de la caméra induit une qualité de l’image filmique qu’André Bazin devait appeler plus tard « centrifuge » : le mouvement renvoie vers les bords du cadre, le cache, le hors champ. Dans ses films-installations, Mark Lewis explore les effets de ce décentrement, tout en présentant le cinéma comme expérience du passage du temps. Si la forme d’exposition de la condition technique révèle chez Lewis la spécificité du médium, les installations semblent viser dans le même temps un mode d’attention proche de l’expérience de la photographie. Ainsi, on voit apparaître quelque chose qui « fait énigme » (Michel Frizot) ou « me point » (Roland Barthes). »
Professeure en études cinématographiques à l’université Vincennes-Saint-Denis (Paris VIII), Christa Blümlinger est aussi critique et programmatrice.
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Pascal Michon – De la vitesse aux manières de fluer : sur quelques théories sociopolitiques contemporaines
« La vitesse puis l’accélération sont devenues deux thèmes courants de la réflexion sociale et politique contemporaine. Pourtant, nombre de personnes déclarent ne pas manquer de temps, d’autres – prisonniers, chômeurs, personnes âgées – que le temps s’écoule trop lentement. Ainsi la question du tempo de nos vies apparaît beaucoup trop limitée, aussi bien socialement que théoriquement, c’est pourquoi il nous faut plutôt envisager leurs manières de fluer et les diverses qualités de ces manières de fluer. »
Philosophe et historien, Pascal Michon est le créateur et l’animateur du site internet RHUTHMOS consacré aux études rythmiques.
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