Les 6 coups de cœur du Jury
Le jury a distingué parmi les 426 dossiers reçus, 6 coups de coeur : David de Beyter, Rébecca Digne, David Fathi, Wiame Haddad, Gábor Arion Kudász, Matthieu Raffard. Ils tiennent à saluer la qualité de l’ensemble des dossiers reçus pour cette première édition.
Les coups de coeur du jury bénéficieront en septembre 2016 de deux journées de masterclass où ils auront la possibilité de rencontrer des professionnels et personnalités du monde des arts visuels (éditeurs, graphistes, responsables d’institution, critiques, artistes, collectionneurs, etc.) dans le but de mieux cerner les enjeux de leur travail, d’enrichir et de faire évoluer leur projet de création.
David de Beyter / Big Bangers
Initié en 2014, le projet Big Bangers articule film, photographie et sculpture en s’appuyant sur une pratique populaire de destruction de voitures à l’oeuvre dans des communautés que l’on retrouve dans le Nord de la France, en Belgique et au Royaume-Uni. Esthétique de la destruction et « auto-sculptures » opèrent dans des images saisissantes, où le chaos prend forme dans des paysages transfigurés, entre feu et ruine. Né en 1985, vit et travaille à Tourcoing
www.daviddebeyter.com
Rebecca Digne / Abriter
Elle filme des gestes avec une grande exigence et une volonté d’explorer les actions les plus primordiales. Le projet Abriter se compose de deux volets interdépendants : une installation posant les enjeux d’une dévastation et un film sur l’idée même d’abri, documentant les étapes de construction d’une charpente, du tracé au sol jusqu’à son élévation.
L’abri est bien cette entité originelle, ce territoire mouvant permettant la survie. Née en 1982, vit et travaille à Paris
David Fathi / On the last road with the immortal woman
On the Last Road with the Immortal Woman mêle étude documentaire, imagerie scientifique et archives à partir du personnage d’Henrietta Lacks, une femme décédée d’un cancer foudroyant en 1951. Ses cellules vont lui survivre et permettre de grandes avancées médicales,
mais cette histoire prend un tour éthique et politique, puisque Henrietta était une femme noire avec peu de ressources dans le contexte de l’Amérique ségrégationniste. La ville de Baltimore, où elle est décédée, est encore aujourd’hui le théâtre d’émeutes raciales. Né en 1985, vit et travaille à Paris
Wiame Haddad / Ceux qui restent
Esthétiquement, socialement et politiquement, la démarche photographique de Wiame Haddad questionne le corps comme structure signifiante. Ceux qui restent traite d’un sujet bouleversant : les prisonniers politiques marocains victimes des années de plomb sous le règne du roi Hassan II, dans les années 1970. Wiame Haddad va à la rencontre de ces rescapés et crée des portraits vidéos silencieux où le temps semble suspendu. Née en 1987, vit et travaille à Lille
GÁbor Arion KudÁsz / Human Scale
Le projet Human Scale étudie « l’échelle humaine » d’un point de vue matériel, moral et intellectuel, à partir d’un élément symbolique et primordial de nombreuses civilisations : la brique. Gábor Arion Kudász a visité des briqueteries en Hongrie, Roumanie et Bulgarie afin d’en dégager des photographies qui sont autant de sculptures conceptuelles en noir et blanc. Ces images se présenteront sous la forme d’une grille photographique, jouant de la distance et de la répétition. Né en 1978 en Hongrie, vit et travaille à Budapest
Matthieu Raffard / Programme de recherche
Matthieu Raffard crée des « objets photographiques », à la croisée de la photographie, de la peinture et de l’installation. Le programme de recherche sur lequel il travaille vise à élaborer une réflexion approfondie sur notre rapport aux images, témoignant de ce que fut « le monde analogique tout en essayant de construire des structures cognitives pour appréhender le monde numérique ». Pour cela, il souhaite développer des arborescences visuelles ainsi qu’une interface conçue comme un vaste système algorithmique. Né en 1981, vit et travaille à Paris.