Antoine d'Agata
Antoine d'Agata investit LE BAL en ce début 2013, dix ans après sa première exposition marquante à la galerie VU.
Dix ans de plus pour une œuvre qui ne compte finalement que vingt années derrière elle.
Dix ans de confrontation, d’immersion toujours plus radicale dans l’épaisseur du monde, ses plaies béantes et ses marges incandescentes.
Dix ans d’une lente mutation de son langage vers plus d’abstraction, plus de noirceur, plus d’épure, sans inflexion dans l’exigence qu’il adresse à son œuvre, qu’il s’adresse à lui-même.
Une exigence de vie, de temps, un engagement face à la violence du monde qui l’obsède et le traverse.
Fannie Escoulen et Bernard Marcadé se sont plongés dans un corpus d’images de dizaines de milliers d’images, et de textes aussi. Avec Antoine d’Agata, ils ont pris à bras le corps une matière foisonnante, sédiments infinis de situations provoquées et de scénarios fortuits, une mine inépuisable dans laquelle il a fallu tailler.
L’installation au BAL rend compte de l’ampleur de l’œuvre, des enjeux qui la fondent et de la position d’un homme qui va donner à l’expérience extrême de lui-même et de l’autre un pouvoir de révélation. Cette dérive assumée, consciente, délibérée, ultime dispositif de résistance, donne naissance à l’œuvre pour ne faire qu’un seul et même objet, cet objet-corps qu’il utilise pour dire l’aliénation contemporaine.
L’innombrable, l’indicible, la stupeur, l’extase, le mutisme, de telles figures trahissent le rapport que l’œuvre d’Antoine d’Agata entretient avec la mort, cette limite à laquelle il s’adresse et contre laquelle il est dressé.
« Le monde d'Antoine d'Agata est un monde de flux, flux d'images, de matières, de sensations et de sentiments... Chaque image est une manière d'arrêt, de coupure dans un continuum de sensations, dans un écoulement sans fin de vie, d'émotions, de gestes, de situations... Les photographies d’Antoine d’Agata sont en ce sens au plus loin du monde pornographique. Elles en sont même, au travers de leur crudité et de leur violence, la critique explicite. Face à la pornographie économique, sociale et médiatique de notre monde contemporain, seule la « propagande par le fait » d’actes insensés est susceptible de fomenter de nouveaux troubles, c’est-à-dire de créer de nouvelles situations. » -Bernard Marcadé
« N'est valide qu'un art nuisible, subversif, asocial, athéiste, érotique et immoral, antidote à l'infection spectaculaire qui neutralise les esprits et distille la mort »
-Antoine d'Agata
Autour de l’exposition, des rencontres, débats, performances, lectures… afin d’éclairer cette œuvre dense, nourrie de nombreuses références - littéraires, philosophiques, esthétiques - et des passeurs aussi, qui témoigneront de leur rencontre avec Antoine d’Agata. Enfin, un cycle de cinéma, proposé par un autre compagnon de route, Philippe Azoury, invitera à découvrir un univers cinématographique commun avec Antoine d’Agata.
La presse en parle
Commissaires : Fannie Escoulen et Bernard Marcadé
L'exposition Anticorps d'Antoine d'Agata est co-produite avec FOTOMUSEUM (Den Haag) et FORMA (Milan).
Également présentée à La Térmica à Málaga en Espagne du 5 novembre 2015 au 5 février 2016.
L'exposition bénéficie du soutien technique des laboratoires PICTO, CIRCAD, PLASTICOLLAGE, FOT Imprimeurs.
Documents et ressources
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Autour de l'expo

Conversation entre Antoine D'Agata, Fannie Escoulen et Bernard Marcadé

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De la poésie à la psychanalyse, et retour
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Antoine d'Agata : s'agit-il encore de photographie?
Conférence de François Cheval
