Déambulation en compagnie d'Hervé Joubert-Laurencin & signature de livre

Renverser ses yeux. Autour de l'arte povera 1960-197 : photographie, film, vidéo

Vue de l’exposition Renverser ses yeux. Autour de l'arte povera 1960–1975 : Photographie, film, vidéo, LE BAL, 2022 © Marc Domage

Samedi 21 janvier à 14 h, LE BAL invite Hervé Joubert-Laurencin, professeur d'études cinématographiques à l'Université Paris Nanterre, pour une déambulation autour de la figure de Pier Paolo Pasolini et de ses relations avec les artistes de la scène italienne.
La visite sera suivie d'une signature de son dernier ouvrage Pasolini. Le grand chant. Poète et cinéaste (Macula, 2022).

Découvrez l'exposition Renverser ses yeux. Autour de l'arte povera 1960–1975 : photographie, film, vidéo à l'occasion d'une déambulation autour de la figure de Pier Paolo Pasolini et de ses relations avec les artistes de la scène italienne en présence d'Hervé Joubert-Laurencin, professeur d'études cinématographiques à l'Université Paris Nanterre.
La visite sera suivie d'une signature de son dernier ouvrage Pasolini. Le grand chant. Poète et cinéaste (Macula, 2022).

 

« Je me suis retourné sur le monde comme un gant »,   « Je ressemble de plus en plus à mes lunettes » « J’ai commencé à jouer de l’énorme tambour de mon existence » écrit, entre autres formules stupéfiantes, le jeune Pasolini dans des lettres à ses amis

C’est en ce sens, et non dans une relation historique ou critique introuvable, que Pasolini répond à la proposition curatoriale intitulée « Renverser ses yeux », d’après l’œuvre éponyme de Giuseppe Penone, Rovesciare i propri occhi. On peut en effet difficilement trouver un titre – et un exercice artistique – plus « pasolinien » que celui de l’autre œuvre de Penone, exposée au BAL sous deux formes, photographie et néons, Svolgere la propria pelle : « Retourner sa propre peau ».

 

Peintre et dessinateur dans les années 1940 (avant de recommencer à peindre vers 1970), mais a priori plus affecté par le passé, la figuration et l’expressionnisme que par le présent de la peinture nouvelle de son temps, la photo ou la vidéo, Pasolini n’est rattachable aux formes contemporaines qu’exceptionnellement, avec la performance inventée pour lui par son ami d’enfance Fabio Mauri et avec un texte sur Andy Wharol. Hors de ces exceptions, son œuvre devrait donc répondre en principe, avec son cinéma qui se déploie exactement entre 1960 et 1975, année de sa mort, comme un contrechamp qu’on pourrait croire agressif, à l’arte povera et ses artistes qui formeraient le champ inverse; des vases non communicants.

Pourtant, chez cet artiste multiforme, il faut toujours creuser et déplacer. Ainsi, c’est un signe indubitable, Orgie, la seule de ses pièces de théâtre qu’il a lui-même mise en scène, en novembre et décembre 1968, ne fut pas présentée dans un théâtre, forme qu’il refusa, mais au Deposito d’arte presente à Turin, ce lieu fondamental autogéré par des artistes. Pendant ces quelques semaines, son « nouveau théâtre », fait, avec Orgie, de monologues, de sadomasochisme et d’un dispositif acoustique sophistiqué prouva que le happening et la performance étaient plus proches du théâtre athénien – horizon que Pasolini visa en sautant à pieds joints par-dessus des siècles de représentation et de domination abusive de la littérature – que le théâtre bourgeois traditionnel régressif de ces temps de modernité.

Il faudra donc reprendre le détail et les formes d’expression (autoportrait et non autobiographie ; centralité du sujet, « égophanie » et non égotisme ; burlesque profond et non humour fin ; corps propre dans la lutte et non exhibitionnisme ; adoration du noir et blanc charbonneux de la photographie de presse; etc.) pour que Pasolini dialogue avec ceux qu’il n’a pas rencontrés. Un dialogue de morts encore très vivant : “essere morti o essere vivi è la stessa cosa”.

 

Infos pratiques

Réservation obligatoire

Exposition conçue et coproduite par le Jeu de Paume et LE BAL avec Triennale Milano.

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