Ontologie du camouflage. Visages, de la physiognomonie à l’imagination artificielle.

Quels sont les nouveaux régimes visuels du visage à l’heure de la convergence du big data et de l’intelligence artificielle ? Promet-elle une transformation radicale de la représentation ? En quoi l’identification, le profilage ou le quadrillage numérique du visage ouvrent-ils un autre imaginaire et de nouvelles formes de différenciation entre les individus ? Plutôt que de reconduire le récit des technologies de contrôle et puisque nous ne pouvons échapper à l’ordre du visible, ne faut-il pas tirer parti de notre environnement immédiat et de l’ensemble de ces techniques invisibles essentiellement prédatrices afin de reconfigurer notre rapport au monde ?

Grégory Chatonsky, artiste-chercheur à l’ENS-Ulm, compte parmi les artistes pionniers du Net art. Outre Internet, son travail, protéiforme, mobilise également l’imagination artificielle et les technologies numériques. Ses créations les plus récentes explorent notamment la notion de flux afin de faire émerger une zone d’indiscernabilité entre l’humain et le technologique.

Marion Zilio, théoricienne, critique d’art et commissaire d’exposition indépendante, a publié en 2018 Faceworld. Le visage au XXIe siècle aux Presses Universitaires de France, qui retrace l’invention du visage en tant qu’artefact technique, et qui en analyse le devenir contemporain, à l’ère du selfie et des algorithmes.