Ponte City
LE BAL présente le dernier projet du photographe sud-africain Mikhael Subotzy en duo avec Patrick Waterhouse : L'épopée visuelle sur quatre décennies de la tour qui domine Johannesburg, Ponte City
Symbole de la prospérité de Johannesbourg au temps de l’apartheid et de la domination blanche, puis de l’effondrement du cetre-ville dans les années 90 et enfin du renouveau multi-ethnique en ce début de XXIe siècle, Ponte City incarne depuis 1975 les aspirations et failles de la société sud-africaine.
Pendant cinq ans, Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse ont mené une enquête sur les visages multiples et parfois contradictoires de la tour.
Par l’accumulation de signes, leur travail s’est ainsi constitué par touches, par strates pour s’inscrire dans le tout d’un long processus. Point d’aboutissement de cette immersion, l’exposition confronte plusieurs récits : données historiques (plans, brochures, coupures de presse...), typologies d’éléments architecturaux sur les 54 étages , images abandonnées dans les appartements par des migrants de passage, personnages qui donnent une voix au bâtiment, scènes poétiques de la vie quotidienne.
-Diane Dufour
« Ponte City domine l’horizon de Johannesburg. Imperturbablement. Avec ses 54 étages, cet immeuble sur Berea Ridge est devenu l’icône de la ville qu’il surplombe.
L’histoire de cette tour a connu des hauts et des bas vertigineux. Conçue pour loger une clientèle blanche raffinée au temps glorieux de l’apartheid, elle devient, pendant la transition sud-africaine au début des années quatre-vingt-dix, le refuge de noirs issus des townships ou des zones rurales et d’immigrants venus de toute l’Afrique. Puis commence une irrémédiable période de déclin.
Au tournant du siècle, elle est le symbole de la dégradation urbaine à Johannesburg, épicentre de la criminalité, de la prostitution et du trafic de drogue.
En 2007, des promoteurs expulsent la moitié des locataires, vident les appartements désertés et rénovent quelques appartements-témoins, mais cette tentative de relancer Ponte s’effondre dans les méandres de la crise financière de 2008.
C’est à cette époque que Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse commencent à travailler à Ponte. Ils rencontrent les habitants, documentent la vie dans l’immeuble à moitié vide. Attentifs aux éléments structurels du bâtiment, Subotzky et Waterhouse photographient chaque porte et la vue de chaque fenêtre. Ces typologies, établies selon l’ordre exact des étages, trouvent un contrepoint aléatoire et fragile dans les papiers, images et autres débris, collectés dans les appartements à l’abandon.
Les perceptions de Ponte ont toujours été extrêmes: positives ou négatives, elles ont été pareillement exagérées.
Saluée au moment de son érection comme un véritable exploit architectural et l’incarnation du rêve moderniste, la tour sera bientôt conspuée comme lieu de suicides et dépôt d’ordures.
Aujourd’hui, la vie continue à Ponte, avec son lot de faits ordinaires et extraordinaires, comme n’importe où ailleurs. Mais le bâtiment reste le support de projections contradictoires : point de focalisation des rêves et des cauchemars de la ville, vu comme un refuge ou une monstruosité, un lieu idyllique ou dystopique. Un paratonnerre captant les espoirs et les peurs de toute une société. »
-Ivan Vladislavic
Le livre, PONTE CITY, publié par Steidl, accompagne l'exposition.
Biographies
La presse en parle
Le projet Ponte City a reçu le prix de la découverte des Rencontres Internationales d’Arles en 2011
Exposition co-produite avec le FOMU (Anvers) avec le soutien de Champagne Henriot.
En collaboration avec la Goodman Gallery (Cape Town) et Magnum Photos.
Le Bal remercie vivement : Le FoMu, Les Editions Steidl, Goodman Gallery, Subotzky Studio, Waterhouse Studio, The Walther Collection, The Goethe-Institut, Fabrica.
Partenaires médias : France Culture, Artpress, Parisart, Polka, TimeOut Paris.