American Sublime
À l'occasion de l'exposition Common objects, Light Cone propose une programmation composée d’œuvres du cinéma expérimental et de films d'artistes. Leur point commun : appréhender dans sa diversité la notion d'entropie qui traverse les séries photographiques de Lewis Baltz.
ARCHITECTURE DE L’ENTROPIE / Mardi 27 mai 2014 à 20h15
À partir des années soixante et soixante-dix, nombres d'artistes et cinéastes révèlent un tout nouveau visage de l’Amérique. Robert Smithson est le premier à parler de « paysages entropiques » lorsqu'il entreprend ses excursions vers les carrières minières, banlieues et autres lieux dits « périphériques ». À la différence de Lewis Baltz, qui représente des espaces délaissés pour dénoncer l'exploitation capitaliste, Smithson démontre qu'elle est dans l'ordre des choses. Dans Spiral Jetty, il entreprend un vaste chantier en construisant dans le Grand Lac salé de l'Utah une spirale faite de boue, de basalte et de sel, qui évoque l'infini et suscite l'expérience d'un décentrement constant. Une volonté d'agir que l'on retrouve aussi dans Fresh Kill de Gordon Matta-Clark.
On the Line de Cathy Lee Crane, 2010, 16mm, couleur, son, 4'38
Spiral Jetty de Robert Smithson, 1970, 16mm, couleur, son, 35'
Redshift d'Emily Richardson, 2001, 16mm, couleur, son, 4'
Fresh Kill de Gordon Matta-Clark, 1972, 16mm, couleur, son, 13´
DE LA DÉSUÉTUDE DE L'HOMME / Mardi 10 juin 2014 à 20h15
La notion d'entropie, si on l'emprunte à la physique, suggère une déperdition constante d'énergie jusqu'à l'explosion, la dissolution, le retour à un degré zéro de l'univers. Parmi les grands penseurs de la seconde moitié du 20e siècle, Gunther Anders a entamé un travail d’analyse et de mise en lumière d’une société américaine malade, dans laquelle l'homme a acquis le pouvoir, par l'essor des nouvelles technologies, de mettre un terme à toute civilisation. Pour la première fois de son histoire, il est désormais en mesure de s'autodétruire. Bruce Conner montre ce chaos et son caractère irréversible dans Crossroads, film dans lequel il compile des images d'archives du champignon nucléaire causé par l'explosion « Baker » le 25 juillet 1946 sur l'atoll de Bikini.
Asleep de Paulo Abreu, 2012, vidéo, couleur/n&b, son, 12'
Atomic Park de Dominique Gonzalez-Forster, 2004, vidéo, couleur/n&b, son, 9'
Cobra Mist d'Emily Richardson, 2008, vidéo, couleur, son, 6'45
Fumée de George Rey, 1982, 16mm, couleur, sil, 3'
Crossroads de Bruce Conner, 1976, 16mm, n&b, son, 35'
CALIFORNIE, ANNÉES 60 & 70 / Mardi 1er juillet 2014 à 20h15
À l’image de Pasadena qui fut pendant longtemps le lieu de rencontre de nombreux plasticiens, Los Angeles (et de manière plus générale la Californie) devient dans les années soixante et soixante-dix l'un des épicentres de la création. Cinéastes et artistes s'y côtoient, se croisent, y enseignent dans l'une des nombreuses écoles d'art visuel, s'influencent les uns les autres. Cette effervescence n'est pas démentie par la production de films expérimentaux de l'époque où, entre Los Angeles et San Francisco, naissent des films qui deviendront des chefs-d’œuvre du cinéma expérimental américain. Cette séance sera l'occasion de (re)découvrir Gas Station, de l’artiste Robert Morris, un double écran rarement montré dans les salles, qui explore les possibilités de perception entre l'expérience visuelle humaine et la perspective « objective » de la caméra.
Hand Held Day de Gary Beydler, 1974, 16mm, couleur, sil, 6'
Foregrounds de Pat O'Neill, 1978, 16mm, couleur, son, 14'
Castro Street de Bruce Baillie, 1966, 16mm, couleur, son, 10'
Gas Station de Robert Morris, 1969, vidéo ou 16mm, couleur, sil, 30'
Infos pratiques
Les séances ont lieu au Cinéma des Cinéastes
7, avenue de Clichy - 75017 Paris
Séance : 9 euros plein tarif
7 euros tarif réduit
séance + exposition au BAL : 11 euros