Rencontre avec Jo Ractliffe

Samedi 17 septembre 2011 à 11h

Jo Ractliffe

Autour de ses deux séries "as terras do fim do mundo" (2009-2010) et "Terreno occupado" (2007)
 

La photographe sud-africaine Jo Ractliffe (née à Cap Town en 1961) a découvert le drame angolais au milieu des années 80 en lisant D’une guerre l’autre du grand reporter Ryszard Kapuscinski. La guerre d’hier, dont la photographe cherche les traces dans le paysage qui lui est contemporain, a ravagé le pays entre la proclamation de l’indépendance par Agostinho Neto en 1975 et la mort de Jonas Savimbi, leader de la faction rebelle de l’Unita en 2002. Trente ans de massacres qui coûtèrent la vie à environ 1,5 million de personnes. Que vient-elle voir de ce qui a disparu ? Que lui reste-t-il à prélever sur ces champs de bataille abandonnés par l’action, livrés au « rien » ? Il y a, cachés dans ce vide, un certain nombre d’indices estompés : de discrets cercles de pierre à même le sol, des abris creusés à moitié recouverts, des forêts minées, de mystérieux tracés.

 

« Ces cartes sont comme une langue disparue : des endroits encore identifiés par leur nom colonial portugais, recouverts par de nombreuses annotations, les scénarii occultes de la guerre (...) Je lutte pour trouver dans la réalité ce qui est représenté sur la carte. Parfois, je ne suis même pas sûre de ce que je vois (...) je suis là, sans parole. Les signes ne se laissent pas lire.»
Jo Ractliffe

Ces photographies de la série As Terras Do Fim Do Mundo témoignent d’une tradition de l’artiste comme documentariste topographe selon laquelle il n’existerait pas de différence entre la chambre noire de Roger Fenton photographiant The Valley of The Death pendant la guerre de Crimée en 1855 et un géomètre documentant un paysage à l’aide de son théodolite. Non plus qu’entre l’étude menée par Jo Ractliffe en Angola et un topographe visant derrière son tachéomètre. Tous instruments de vision et de captation rendant compte d’une aspiration à un degré zéro de l’image, cette fameuse « image pure » à l’histoire bien plus complexe que sa seule définition.

Practical info

Prix de l'entrée à l'exposition 
Plus de renseignements : contact@le-bal.fr

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