LA SURVIVANCE DES FORMES

Cycle de cinéma autour de l'exposition Batia Suter - Radial Grammar
Mardi 29 mai, Mardi 12 juin et Mardi 26 juin 2018 – 20h

Silvia Maglioni et Graeme Thomson, Underwritten by Shadows Still, 2017 © Courtesy des artistes

Une proposition de Light Cone* et du BAL

Comment perçoit-on ce que l’on regarde ? Si aucun regard ni interprétation ne sont définitifs, le travail de Batia Suter nous pousse à réajuster nos préceptes. Confronté à la profusion des images collectées, l’œil est pris dans une hésitation. Il reconnaît certes ce qui est représenté mais le montage des images entre-elles crée un hiatus, une énigme qu’il s’agit de déchiffrer. À partir de films d’artistes et de films expérimentaux issus en partie du catalogue de Light Cone, les séances prolongent trois étapes constitutives de la démarche de Batia Suter : la collection, le montage et la mise à l’épreuve du regard.

*Créée en 1982, Light Cone est une coopérative de cinéastes dont le but est la distribution, la connaissance et la sauvegarde du cinéma expérimental. Son action concerne aussi bien les formes qu’a connues ce cinéma à travers l’histoire que les recherches les plus contemporaines. Light Cone distribue aujourd’hui près de 5 000 films et vidéos de plus de 700 artistes, en France et à l’étranger.

À l’épreuve du regard – Mardi 29 mai - 20h

L’attention portée aux choses révèle un monde en soi. Que ce soit par le travail de l’architecture, la précision du détail, l’agencement des plans, chacun des films (présentés pour la plupart habituellement dans des contextes d’exposition) explore les relations étroites entre image en mouvement, espace et lumière. Comment se construit un cinéma de l’attention, comment surgit une matière au seuil de la perception comme dans Providence de Tacita Dean ? Procédant par correspondances, Antoinette Zwirchmayr crée un langage visuel dont les éléments de base, le végétal, le minéral, le corporel, se combinent selon une logique qui semble obéir à un code intime et secret ; Charlotte Moth compose des combinaisons infinies d’atmosphères selon des dispositifs cinématographiques à chaque fois renouvelés ; João Maria Gusmao & Pedro Paiva convoquent des objets et phénomènes selon des considérations d’ordre philosophique voire métaphysique et revisitent ainsi non sans humour le champ du réel.

Dining cars de Arianne Olthaar, Pays-Bas, 2009, vidéo, coul., son, 15'17
Filmic Sketches de Charlotte Moth, Angleterre, 2015, vidéo, coul., son, 9'42
House and Universe de Antoinette Zwirchmayr, Autriche, 2015, 16mm, coul., sil., 3'45
Eye Eclipse de João Maria Gusmao & Pedro Paiva, Portugal, 2007, 16mm, coul., sil., 2’40
Three suns de João Maria Gusmao & Pedro Paiva, Portugal, 2009, 16mm, coul., sil., 0’50
In its form asleep de Antoinette Zwirchmayr, Autriche, 2016, 16mm, coul., sil., 3'30
Wave de João Maria Gusmao & Pedro Paiva, Portugal, 2011, 16mm coul., sil., 2'43
Les arques de Charlotte Moth, France, 2013, vidéo, coul., son, 2’31
Venus Delta de Antoinette Zwirchmayr, Autriche, 2016, 16mm, coul., sil., 4'20
Providence de Tacita Dean, 2017, 35mm, coul., sil., 5’
La réserve de Charlotte Moth, France, 2017, vidéo, coul., son, 8’37

Le collectionneur – Mardi 12 juin - 20h

Depuis de nombreuses années, Batia Suter collectionne des milliers d’images issues d’encyclopédies, de catalogues publicitaires, de manuels pédagogiques, de livres imprimés, etc., engagée dans la folle entreprise de classer, ordonner le monde pour mieux le mettre en jeu. Cet art du collectionneur est ici incarné de manière plurielle : les collections de found footage de Guy Sherwin et Anne-Marie Cornu, les photogrammes tissés de Rose Lowder, l’hommage cinématographique de Teo Hernandez aux femmes qui ont hanté l’histoire du cinéma, le regard amusé de John Smith sur les images de magazines associées à la pensée du psycholinguiste américain Herbert H. Clark ou bien encore la collection de cartes postales touristiques réanimée par Keitaro Oshima.

At the academy de Guy Sherwin, Angleterre, 1974, 16mm, n&b, son, 4'
Objets trouvés de Anne-Marie Cornu, France, 1998, 16mm, coul., sil., 5'
Bouquets 2 de Rose Lowder, France, 1994, 16mm, coul., sil., 1'
Voiliers et coquelicots de Rose Lowder, France, 2001, 16mm, coul., sil., 2'
Associations de John Smith, Angleterre, 1975, vidéo, coul., son, 7'
A found beach – Omnibus de Keitaro Oshima, Japon, 2012-2013, vidéo, coul., son, 22'
Pair of de Volker Schreiner, Allemagne, 2011, vidéo, n&b, coul., son, 4'38
It was still her face de Christoph Girardet, Allemagne, 2017, vidéo, coul.-n&b, son, 8’
Estrellas de ayer de Teo Hernandez, France, 1969, vidéo, coul., son, 7’

Hypothèse(s) d’agencement – Mardi 26 juin - 20h

Le travail de montage et d’agencement est le fil conducteur de cette séance. Elle présente des œuvres dont les auteurs n’ont pas tourné les images mais les ont sélectionnées et agencées pour faire advenir une nouvelle grammaire visuelle. Les trois premiers chapitres du film-tableau (Mouvement et temps, Ombre et Lumière, Un instrument) du réalisateur autrichien Gustav Deustch, monté exclusivement à partir d'images issues de films scientifiques « à la recherche de matériau filmique délaissé, voué à l'oubli », produit une poétique de l’expérimentation jubilatoire. Silvia Maglioni et Graeme Thomson, qui seront présents pour proposer une version performative de leur œuvre, envisagent « le matériau des sous-titres comme l’ombre auditive d’un film caché dont les contours dispersés gisent au sein d’images disparates réclamant, en silence, de nouveaux modes d’écoute. » (Erik Bullot).

Film ist (1-3) – Tableaufilm de Gustav Deutsch, Autriche, 1998, 16 mm, coul.-n&b, son, 35’
Underwritten by shadows still de Silvia Maglioni et Graeme Thomson, 2015, film-performance, 33’

Infos pratiques

Cinéma des Cinéastes
7, avenue de Clichy – 75017 Paris
Séance : 9,50 euros tarif plein / 7,50 euros tarif réduit
Séance + exposition au BAL Batia Suter - Radial Grammar : 11,50 euros billet groupé à acheter préalablement au BAL
(programme sous réserve de modification)

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