Lewis Baltz

Common objects
Du 23 mai au 24 août 2014
  • Lewis Baltz, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne

  • Janeth Rodriguez-Garcia

  • Lewis Baltz, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne

  • Janeth Rodriguez-Garcia

  • Lewis Baltz, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne

  • Lewis Baltz, Candlestick Point, installation au BAL, 2014

    Janeth Rodriguez-Garcia

  • Candlestick Point, 1987-1989, Bruxelles, Fondation A Stichting

    Lewis Baltz, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne

  • Janeth Rodriguez-Garcia

  • Dana Point no. 1, 1970, The Prototype Works, Bruxelles, Fondation A Stichting

    Lewis Baltz, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne

  • Janeth Rodriguez-Garcia

  • Sites of Technology, 1989-1991, Surveillance video, Sophia Antipolis (FR) Collection particulière

    Lewis Baltz, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne

  • Janeth Rodriguez-Garcia

« Il pourrait être utile de penser la photographie comme un espace profond et étroit entre le roman et le film. » Lewis Baltz

Conçue par Dominique Païni, David Campany et Diane Dufour et en étroite collaboration avec l’artiste, l’exposition revient sur ses séries les plus remarquables de The Prototype Works (1967-1976) à Ronde de nuit (1992-1995) et interroge pour la première fois l’influence du cinéma, notamment européen (Godard, Antonioni) sur la formation de cette oeuvre majeure.
L’exposition au BAL intervient après les expositions qui ont récemment mis à l’honneur le travail de Lewis Baltz aux Etats-Unis (Art Institute of Chicago, 2010 et National Gallery of Art, Washington, 2011) et en Europe (Kestnergesellschaft, Hannovre 2012 et Albertina, Vienne, 2013).

Déjà représenté avec The new Industrial Parks near Irvine (1974) dans l’exposition inaugurale Anonymes, l’Amérique sans nom en septembre 2010, Lewis Baltz est de retour au BAL avec la plus grande exposition consacrée en France à son travail depuis la rétrospective au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1993.

Né en 1945 à Newport Beach (Californie), Lewis Baltz est issu de la même génération d’artistes que Jan Dibbets, Douglas Huebler ou Bruce Nauman qui, dans les années soixante, vont utiliser la photographie comme instrument pour exprimer le rapport structurel de l’homme à son environnement. Admiratif d’Edward Weston et de ses images «tactiles, tout en volume, et parfaitement précises », Lewis Baltz cherche à atteindre, comme Ed Ruscha, une photographie degré zéro :

« une façon de créer qui ne repose pas sur la chance, la grâce d’un moment, mais sur l’analyse méticuleuse d’un processus. » -Lewis Baltz

À partir de 1965, Lewis Baltz est un des premiers à s’intéresser à l’urbanisation vertigineuse de la Côte Ouest des États-Unis, zones périphériques d’entrepôts ou de services, lotissements sans qualité, étendues envahies par des rebuts industriels. Dans The Prototype Works (1967-1976) et The Tract Houses (1969-1971) – exposées pour la première fois par le galeriste new-yorkais Leo Castelli en 1971– l’anonymat des motifs architecturaux, l’opacité des façades et la géométrie pauvre des structures sont rendus par l’abstraction des formes, que seule une luminosité extrême semble habiter.

Tout devient surface qui irradie.

En 1975, Lewis Baltz participe, à la George Eastman House de Rochester, à l’exposition légendaire New Topographics: Photographs of a Man-altered Landscape (en même temps que Stephen Shore, Bernd et Hilla Becher, Robert Adams, Frank Golkhe, Henry Wessel...) exposition qui aura une influence considérable sur plusieurs générations de photographes.

Avec les séries Nevada (1977), Near Reno (1986-1987) et Candlestick Point (1987-1989), sa syntaxe visuelle se précise :

l’image est un espace à construire, la série opère à la fois par répétition et soustraction, le tout révèle les systèmes à l’œuvre derrière le chaos apparent du monde.

Minimalisme, Land Art, Pop Art... Ces mouvements d’avant-garde imprègnent l’œuvre de Lewis Baltz mais c’est le cinéma, notamment européen, qui sera sa plus grande source d’inspiration : « Quand j’étais jeune, les musées d’art contemporain n’existaient pas sur la Côte Ouest, Warhol n’était pas l’icône qu’il est devenu et la Grande culture, c’était le cinéma. Nous ne rations pas un film d’Hitchcock, Antonioni ou Godard. »

Comme Hitchcock, Lewis Baltz accorde une importance considérable au hors-champ, ce qui est absent de l’image, mais la justifie. Comme Godard, il décompose et recompose à l’infini pour trouver une forme juste. Comme Antonioni, il traduit le sentiment de la perte absolue avec une sensibilité picturale exacerbée et, paradoxalement, un détachement extrême.

Pour tous, un objet, un geste ou un signe, issus du quotidien le plus ordinaire, font naître des réflexions d’ordre métaphysique.

Dans l’installation magistrale Ronde de nuit (1992-1995), Lewis Baltz se joue à son tour du « passage des images ». Onze plans verticaux défilent en une métaphore du cercle que composent voyeurisme, surveillance et spectacle. Vidéos, écrans, faisceaux, câbles, réseaux mettent en scène un traitement muet et opaque de l’information, devenu instrument de contrôle. Lewis Baltz donne ici encore une fois la mesure du vide, « morceau par morceau, fragment par fragment, comme une pièce à conviction ».

-Diane Dufour et Dominique Païni

 

Les séries The Prototype Works (1967-1976), Tract Houses (1969-1971), Nevada (1977), Continuous Fire Polar Circle (1986), Candlestick Point (1987-1989), Sites of Technology (1989-1991) ainsi que Ronde de nuit (1992-1995) seront exposées en regard de plusieurs extraits de films : La Cinquième Colonne, Psycho d’Alfred Hitchcock, Zabriskie Point, La Notte et Le Désert Rouge de Michelangelo Antonioni, ainsi que Les Carabiniers de Jean-Luc Godard.

À l'occasion de l'exposition, LE BAL co-édite avec Steidl, un livre-objet conçu par Pierre Hourquet - Temple avec des textes de David Campany et Dominique Païni. Ce livre a reçu le soutien de Neuflize Vie

La presse en parle

« Together, the images convey a sense of detachment and isolation but also have a disturbing beauty. »
« Sans être dépouillée, cette photographie, assez proche du minimalisme, prouve à la fois la force d’un medium capable d‘enregistrer le hors-champ et la singularité d’un artiste très exigeant et détaché, comme si sa voie, presque naturellement tracée, l’avait délivré de tout excès »
« Plus qu’un artiste, Baltz est peut-être le grand saboteur. […] On lui a donné une machine à voir et il a ramené des images plates, ensoleillées, écrasées de chaleur, étouffantes, mais surtout sidérées. Sonnées. Des images cassées de l’intérieur. »

Commissaires : Dominique Païni, David Campany et Diane Dufour

L’exposition est organisée en collaboration avec la Fondation A Stichting (Bruxelles), le Fotomuseum Winterthur, David Knaus et la Artworkers Retirement Society.
Avec le soutien de la Galerie Thomas Zander (Cologne) et la Gallery Luisotti (Santa Monica).

Partenaires médias : France Culture, Artpress, Parisart, Polka, TimeOut Paris, Connaissance des arts et l'Oeil de la photographie.

Les commissaires de l'eposition et l'équipe du Bal remercient vivement les prêteurs des oeuvres, parmi lesquels on compte les Collection Particulière Cologne, Palm Springs et Paris, ainsi que Gergard Steidl, son équipe, Pierre Hourquet, Hugues Auby, Céline Savy et Gregory Gooding.

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Autour de l'expo

American Sublime

Cycle cinéma autour de Lewis Baltz

Du 27 mai au 1er juillet 2014

Enjeux politiques du paysage

Conversation animée par Rémi Coignet

Jeudi 5 juin 2014 - 20h

Soleil froid, lumières de l'entropie

Rencontre avec Olivier Scheffer

Jeudi 12 juin 2014 - 20h

Poussières d'Amérique

Discussion avec Arnaud des Pallières

Mardi 17 juin 2014 - 20h

Soirée autour de Lewis Baltz

Jeudi 26 juin 2014 - 18h

Paysage vs Géographie

Rencontre avec Tanguy Viel

Jeudi 3 juillet 2014 - 20h

LEWIS BALTZ RESEARCH FUND #2

LAURÉATS 2016 : Reichrichter

LEWIS BALTZ RESEARCH FUND #3

LAURÉATE 2018 : Joanna Piotrowska

LEWIS BALTZ RESEARCH FUND #4

LAURÉAT 2019 : Johann Lurf

LEWIS BALTZ RESEARCH FUND

Soutien à la création

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